C'est la fin du trimestre, le moment idéal pour passer en revue les portefeuilles d'investissement. Le rééquilibrage pourrait déclencher des mouvements inattendus sur les marchés financiers. Credit Agricole estime qu'il affaiblira les positions du dollar américain, mais la hausse continue de 5 mois des indices boursiers américains, la plus longue depuis 2013, suggère le contraire. Les investisseurs pourraient encaisser leurs positions longues sur les actions. Les principaux bénéficiaires de l'appétit mondial pour le risque en déclin seront les vendeurs de l'EUR/USD.

Dynamique du S&P 500

Les marchés évoluent en fonction des attentes, et le dollar américain ne fait pas exception. Les traders attendent avec impatience les données de l'indice des dépenses de consommation personnelle, un indicateur d'inflation préféré de la Réserve fédérale. Selon les experts de Bloomberg, en février, il devrait accélérer passant de 2,4% à 2,5% annuellement et de 0,3% à 0,4% d'un mois sur l'autre. En conséquence, les indicateurs à 3 mois et à 6 mois augmenteront tous les deux, repoussant la date de la déclaration de victoire de la Fed sur les prix élevés.

Plus l'inflation aux États-Unis augmente, plus les faucons de la Fed se montrent confiants. Par exemple, le président de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, prédit une seule réduction des taux en 2024. Les dérivés tablent sur trois actes d'expansion monétaire, bien que la probabilité de son commencement en juin au cours des derniers jours soit passée de 75% à 70%.

Dynamique de l'inflation aux États-Unis

Cette circonstance, combinée au repli des indices boursiers américains par rapport aux plus hauts historiques et à la hausse des rendements des bons du Trésor, crée un environnement favorable pour les vendeurs EUR/USD. Cependant, il se pourrait que ce ne soit qu'une affaire d'acheter des dollars américains sur des rumeurs. Alors que nous approchons de la fin de mars et du premier trimestre, pourrait-il y avoir une vente de dollars sur des faits ? Dans ce cas, le scénario de rééquilibrage du portefeuille d'investissement de Crédit Agricole pourrait se concrétiser.

Cependant, selon HSBC, il n'est pas utile de se fixer exclusivement sur un seul discours de la Fed. La banque souligne que c'était le cas jusqu'à la mi-mars, mais des actions décisives de la Banque du Japon et de la Banque nationale suisse ont déplacé l’attention des investisseurs vers d'autres régulateurs. Alors que la BoJ a abandonné sa politique de taux négatifs, la BNS n'a pas attendu la Fed ou la BCE et a pris l'initiative. En conséquence, le marché du Forex a commencé à discuter du thème de la convergence des politiques monétaires, dont le dollar américain pourrait tirer le plus grand profit.

En effet, lorsque d'autres banques centrales baissent leurs taux, leurs devises devraient s'affaiblir. Lorsque ce processus devient généralisé, les investisseurs cherchent refuge dans une économie solide et la trouvent aux États-Unis. Les experts de Bloomberg prévoient une croissance de 2,2% du PIB aux États-Unis en 2024, ce qui est incomparable avec l'estimation de la BCE de seulement 0,6% d'expansion du PIB dans la zone euro.

Techniquement, sur le graphique quotidien de l'EUR/USD, la tentative infructueuse des taureaux de prendre d'assaut la juste valeur à 1,085 indique une faiblesse des acheteurs. Il est logique de conserver et d'augmenter les positions courtes formées à partir de ce niveau sur un franchissement du support à 1,08.